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Sep 10, 2023

L'optimisme s'estompe pour la reprise du fret aérien au ralenti

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Depuis la fin de l'année dernière, les responsables de la logistique aérienne se sont engagés dans un vœu pieux selon lequel le ralentissement prolongé de la demande d'expédition commencerait à se redresser après le premier trimestre et à se renforcer tout au long de l'année une fois que les détaillants auraient éliminé les stocks excédentaires. Ce scénario rose s'estompe.

L'aggravation des indicateurs suggère que la récession du fret international n'a pas touché le fond et que le meilleur résultat que les fournisseurs de fret aérien peuvent espérer jusqu'en octobre - généralement la saison de pointe pour le mouvement des marchandises - arrête la chute.

Le risque croissant de récession, les stocks excédentaires en cours et l'injection de capacité supplémentaire alors que les compagnies aériennes ramènent les avions de passagers au service d'été post-pandémique signifient que les réservations et les tarifs continueront de languir pendant des mois, selon des données récentes et des analystes du secteur.

Les volumes mondiaux de fret aérien sont actuellement en baisse de 8 à 10 % par rapport aux niveaux élevés de l'an dernier, les taux ayant chuté de plus de 40 %. Le taux de baisse des volumes a ralenti depuis décembre, empruntant davantage une descente progressive en escalier dans laquelle le tonnage et le tarif se raffermissent temporairement avant de retomber. Mais les signes temporaires de stabilisation ont probablement plus à voir avec des comparaisons plus faciles en 2022 lorsque l'économie chinoise était encore fermée, plutôt qu'avec une amélioration de la demande.

La société de renseignement sur le marché Xeneta a indiqué que le volume de fret aérien en avril avait diminué de 4 % par rapport à l'année précédente, reculant par rapport à la baisse de 3 % en mars. Les données de suivi de mars de l'International Air Transport Association ont montré que la demande mondiale avait chuté de 7,7 % en mars et que les niveaux d'expédition étaient de 8 % inférieurs à la référence de 2019.

Les produits chimiques et les produits de style de vie, y compris les vêtements, sont en tête du déclin, a déclaré l'intégrateur de logistique maritime Maersk (DXE : MAERB) dans son rapport trimestriel la semaine dernière.

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La tendance à la baisse s'est poursuivie jusqu'en mai, le chercheur WorldACD signalant une baisse de 10 % du tonnage par rapport à la semaine précédente, due en partie aux vacances du 1er mai dans de nombreux pays.

Les experts en logistique affirment que toute amélioration de la demande de fret aérien jusqu'au début de 2024 sera à peine perceptible.

"Pour l'avenir, nous voyons peu d'espoir pour un regain de vigueur des taux de fret aérien en l'absence d'un catalyseur de la demande plus tard cette année, même s'il est plus saisonnier que structurel", a écrit Bascome Majors, analyste du transport de fret chez Susquehanna International Group, dans une récente note client. .

Deux conditions influencent le changement de sentiment à l'égard de la demande de fret aérien : une activité manufacturière anémique et une prise de conscience croissante que de nombreuses entreprises reportent le réapprovisionnement général des stocks en raison des inquiétudes concernant la confiance des consommateurs alors que l'économie mondiale continue de ralentir.

Dans une interview accordée à Bloomberg TV la semaine dernière, le président d'Evercore, Ed Heyman, a prédit qu'une récession commencerait cet été alors que la politique agressive de resserrement monétaire de la Réserve fédérale et d'autres banques centrales se répercuterait sur l'économie. La hausse des taux d'intérêt et les récentes faillites bancaires assèchent la masse monétaire que les entreprises utilisent pour se développer.

Et même si les grandes économies résistent mieux que prévu en début d'année en raison d'un hiver doux, de la baisse des prix de l'énergie et de la réouverture de la Chine à partir d'un cocon COVID, leur force est concentrée dans le secteur des services. Les gens achètent moins de biens qu'il y a deux ans, lorsque la pandémie limitait les activités à l'extérieur du domicile.

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La fabrication mondiale se contracte en fait en raison de la lenteur du processus de déstockage et de la faible confiance dans la demande future des consommateurs. L'indice des directeurs d'achat pour le secteur manufacturier, un indicateur avancé du transport aérien, reste en territoire négatif pour les plus grandes économies. Le secteur manufacturier chinois s'est même contracté en avril et les nouvelles commandes à l'exportation au niveau mondial sont également sous-marines.

La baisse du commerce mondial de biens s'est accélérée en février pour atteindre 2,6 %. L'Organisation mondiale du commerce a récemment abaissé ses prévisions de croissance du commerce des marchandises pour 2023 à 1,7 % après une croissance de 2,7 % en 2022, citant les effets de la guerre en Ukraine, l'inflation obstinément élevée et les turbulences dans le secteur financier.

Un bon indicateur du fret aérien est le fret maritime. La National Retail Federation prévoit une baisse plus importante des importations américaines au premier semestre de l'année qu'elle ne l'avait prévu en avril. L'association professionnelle estime que les volumes de conteneurs pour la période de six mois seront inférieurs de près de 23 % à ceux d'il y a un an, lorsque les volumes étaient encore exceptionnellement élevés. Les volumes de boîtes du troisième trimestre devraient être inférieurs de 7,2 % au niveau de l'an dernier.

"Notre point de vue est que les importations resteront inférieures aux niveaux récents jusqu'à ce que les taux d'inflation et les excédents de stocks soient réduits", a-t-il déclaré.

Les dernières données sur les réservations de conteneurs maritimes sur la plate-forme SONAR de FreightWaves pour les volumes de conteneurs à destination des États-Unis au départ de la Chine continuent de montrer la faiblesse globale de la demande d'importation américaine, les chances d'un rebond au second semestre devenant de plus en plus improbables. Comme dans l'air, les expéditions maritimes de la Chine vers les États-Unis ont augmenté d'un cran en avril, mais la petite augmentation des volumes ne devrait pas devenir une tendance soutenue, selon une analyse de FreightWaves des données de fabrication et d'expédition chinoises.

Le consensus au sein des cercles de la vente au détail et de la fabrication est que les niveaux de stocks se normalisent et que les réservations reprendront bientôt, mais certaines mises en garde contre une trop grande dépendance aux données de stocks pour les prévisions.

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La moitié des répondants interrogés par le prestataire logistique Flexport lors d'un webinaire la semaine dernière ont déclaré avoir tous les produits dont ils ont besoin, tandis que 30 % ont déclaré qu'ils en avaient trop. En février, le nombre d'entreprises qui avaient trop de stocks était plus élevé. Alors que de nombreuses entreprises peuvent avoir trop de stocks dans une catégorie, elles peuvent ne pas avoir suffisamment de produits nécessaires pour la période des fêtes. La question est de savoir si cette volonté de passer des commandes se traduit par une saison de pointe intense ou simplement par une hausse par rapport aux creux actuels.

De nombreux chefs d'entreprise ont récemment déclaré qu'ils ne réapprovisionnaient pas encore par réflexe, car les consommateurs craignaient de réduire leurs dépenses si les conditions économiques se détérioraient.

"Bien que nous soyons d'accord sur le fait que nous sommes proches d'un creux et que les niveaux de stocks approchent d'un point d'inflexion par rapport à leur niveau historique, la plupart des appels à une reprise réelle de la demande semblent spéculatifs, et les prévisions des expéditeurs pour les besoins en capacité est devenu moins précis, à notre avis », a écrit Bruce Chan, analyste principal de la logistique à la banque d'investissement Stifel, dans un commentaire mensuel pour le bulletin Baltic Airfreight Index.

Les dirigeants de Maersk ont ​​déclaré qu'ils ne s'attendent pas à ce que le processus de dédouanement des stocks soit terminé avant un certain moment au cours du second semestre de l'année, mais ils ne savent pas exactement quand exactement les expéditions reprendront.

L'environnement difficile signifie que la demande de fret aérien devrait maintenant être stable, au mieux, cette année, a déclaré Maersk, qui exploite également une compagnie aérienne de fret.

Et le plus grand risque pour le fret aérien, et le commerce en général, est probablement la crise du plafond de la dette américaine. Si la législature américaine n'augmente pas l'encours de la dette fédérale autorisée, le gouvernement fera défaut sur les factures qu'il doit au début du mois de juin, ce qui fait craindre une rupture économique, le chaos sur les marchés financiers, une perte de confiance des consommateurs et une profonde récession.

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Le nombre croissant de forces économiques négatives pourrait signifier que le secteur du fret aérien connaîtra une deuxième année consécutive sans poussée automnale en haute saison. Il est tôt pour passer cet appel, mais ce que les logisticiens ne peuvent pas exclure.

L'effondrement de la demande conduit de nombreux opérateurs tout-cargo et express à réduire leur capacité. Il existe une forte corrélation entre les heures de vol de fret et la demande de fret.

L'activité de fret dédié a chuté de 5,2% en avril par rapport à l'année dernière – plus que la contraction de mars et février – principalement en raison de reculs en Amérique du Nord et en Asie, selon l'analyse de l'analyste boursier Fadi Chamoun chez BMO Capital Markets. Notamment, avril a représenté la plus forte baisse des heures de vol au cours des deux dernières années, sur une base désaisonnalisée.

Chez UPS (NYSE : UPS), une baisse de 6,2 % des volumes internationaux a contribué à une baisse de 22 % du bénéfice d'exploitation au cours du premier trimestre. La société a déclaré qu'elle avait réduit l'utilisation des avions de 14% en Asie et qu'elle réduirait encore plus les vols au cours du deuxième trimestre. Il pousse également les livraisons nationales différées vers des avions de nuit pour maximiser l'espace disponible et réduire les vols de jour. FedEx (NYSE : FDX) stationne les avions, accélère le calendrier de retrait des avions plus anciens et réduit les heures de vol de 10 %. Et Cargojet (TSX : CJT) a reporté sine die les plans de conversion de quatre Boeing 777 en cargos.

"Les indications montrent que la demande est plus faible que nous ne l'aurions prévu même en mars lorsque nous examinions nos résultats du quatrième trimestre", a déclaré le directeur de la stratégie James Porteous lors de la présentation des résultats de Cargojet le 1er mai.

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Les revenus de fret des compagnies aériennes de passagers étaient d'environ 30 à 40 % inférieurs au cours du premier trimestre par rapport à la même période l'an dernier. Les puissances logistiques Kuehne+Nagel et DSV ont déclaré que leurs volumes d'air avaient diminué de 17 % et 20 %, respectivement, au cours des trois premiers mois.

La baisse du fret aérien est généralisée, y compris les produits haut de gamme que les transporteurs convoitent parce qu'ils ont besoin d'un service spécial qui apporte des marges plus élevées.

La demande de produits pharmaceutiques est en baisse de 29% d'une année sur l'autre, probablement parce qu'il y a moins besoin d'expédier des vaccins COVID, a déclaré Accenture dans un récent rapport. La demande dans d'autres secteurs clés faiblit également, avec la mode en baisse de 18 %, la haute technologie en baisse de 12 % et l'automobile en baisse de 11 %.

Pendant ce temps, plus de capacité afflue dans le système alors que la reprise des voyages de passagers ajoute de l'espace de fret sur les principaux corridors commerciaux. L'espace de chargement disponible a augmenté de 7 % en avril, selon Xeneta.

L'augmentation de la capacité et la baisse de la demande se traduisent par des avions moins pleins, ce qui à son tour exerce une pression sur les taux de fret. Xeneta a déclaré que la capacité de fret avait augmenté de 7% d'un mois à l'autre en avril et de 16% par rapport à il y a un an, les taux de remplissage des avions ayant chuté de 5 points à 57%. Les données de l'IATA montrent que la capacité de fret a augmenté de 10 % en mars par rapport à 2022.

L'afflux de vols de passagers a eu un impact majeur sur le marché du fret aérien de l'Europe vers l'Amérique du Nord. Les tarifs au comptant sur cette voie ont chuté de 12 % au cours des dernières semaines, la capacité de fret ayant bondi de 26 % par rapport à l'année dernière et l'efficacité du chargement s'étant détériorée de 10 points.

Les transporteurs de passagers en Asie intensifient également leurs services suite à la récente réouverture de la Chine et à la levée d'autres restrictions de voyage COVID dans la région.

Le département américain des Transports a récemment autorisé une augmentation de 50 % de la fréquence hebdomadaire des compagnies aériennes chinoises. Les transporteurs chinois sont désormais en mesure d'exploiter 12 vols hebdomadaires aller-retour vers des destinations américaines, ce qui correspond au nombre de vols autorisés en Chine par les transporteurs américains. Le nombre de vols est dérisoire par rapport à ce qui était autorisé avant la crise du COVID.

Après avoir rétabli une liaison San Francisco-Hong Kong en mars, United Airlines a annoncé une augmentation à 12 vols hebdomadaires en août et deux autres d'ici la fin octobre effectués par de gros Boeing 777.

Selon le cabinet de conseil Seabury, la capacité des cargos a chuté de 14% en avril tandis que la capacité des soutes passagers a augmenté de 23%.

Les tarifs de la Chine vers l'Europe du Nord sont d'environ 3,43 $/kg, soit plus de 50 % en dessous de leur niveau d'il y a un an, selon l'indice Freightos Air Index. Le prix d'expédition par avion de Shanghai vers l'Amérique du Nord a diminué de 11 % début mai pour s'établir à 4,46 $, le taux absolu le plus bas pour cette route depuis la flambée du fret aérien en mars 2020, lorsque des ponts aériens d'urgence ont été effectués au début de la pandémie pour livrer des masques faciaux et autres équipements médicaux.

L'augmentation de l'offre de transport dans les réseaux de passagers et le lissage de la congestion des océans nuisent aux opérateurs tout-cargo, car les expéditeurs passent du fret premium à des modes plus lents pour économiser de l'argent.

Bien que les tarifs se maintiennent toujours au-dessus des niveaux d'avant la pandémie, la majeure partie de la différence concerne les surtaxes pour aider les compagnies aériennes à compenser les prix élevés du carburant.

"Si la faiblesse de la demande persiste et que la capacité de ventre continue de se rétablir, nous nous attendons à de nouvelles baisses de taux au cours du reste de l'année", a déclaré Stifel's Chan.

(Correction : le nom de Bascome Majors a été mal orthographié dans une version antérieure de cette histoire.)

Cliquez ici pour plus d'articles FreightWaves et American Shipper par Eric Kulisch.

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